Le droit de bouchon est la somme demandée par un restaurateur aux clients ayant apporté avec son accord leurs propres bouteilles d'alcool.
L'argent récupéré compense le manque à gagner et paye le service.
Cet usage remonte au XVIIIème siècle chez les traiteurs, également marchands de vins le plus souvent, spécialisés dans l'organisation de noces et de banquets.
A la fin des festivités, le traiteur récupérait tous les bouchons, les comptait, et faisait payer les clients ayant apporté leurs bouteilles de vin ou de spiritueux.
« Le bouchon part, l'esprit pétille ; la décence même y babille » écrivait à cette même époque le poète lyrique Béranger, attestant le cadre festif dans lequel naquit cet usage.
Le concept de « Bring your own bottle », en français « apportez votre propre bouteille » apparaît dans les années 70 dans les pubs et restaurants anglo-saxons.
Les raisons du développement du « BYOB » varient selon les pays. En Australie, certains restaurants ne possèdent aucune licence autorisant la vente d'alcool, même dans le cadre d'un repas. Nombre d'entre eux permettent du coup à leurs clients d'apporter leurs bouteilles de vin ou de bière.
En France, sans permis d'exploitation (formation de 3 jours sur la vente d'alcool), cette formule serait illégale.
Au Royaume-Uni ainsi qu'en République d'Irlande, les femmes furent à l'origine de cette nouveauté, sans doute lassées d'avoir un grand choix de bières et aucun de vins.
En Suisse, cet usage est accepté par certains restaurants mais le prix par bouchon peut grimper jusqu'à 35 francs suisse.
Le droit de bouchon n'est pas un droit mais un usage.
Le code général des impôts stipule que toutes les boissons alcoolisées consommées dans un établissement, doivent être précisément identifiées par une facture d'achat et un titre de mouvement : « document simplifié d'accompagnement » ou capsule, empreinte, et autre marque fiscale représentative des droits indirects ».
La jurisprudence considère que les boissons consommées dans un débit de boissons sont présumées avoir été fournies par l'exploitant. La lettre d'information de l'hôtellerie-restauration du 23 mai 2017 conseille donc aux professionnels qui utilisent le droit de bouchon de faire signer un « accord de banquet dans lequel sont clairement mentionnés la catégorie et le nombre de bouteilles apportées par le client, ainsi que le montant des droits demandés par le professionnel ».
Dans le cadre d'un repas de noces ou autres banquets, la plupart des traiteurs vous permettent d'apporter une partie de vos bouteilles moyennant 2 à 8 euros de droit de bouchon.
Il en est de même avec certains restaurateurs pour un repas de famille. Le prix, hors restaurants de standing, variera alors de 5 à 10 euros.
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Vous verrez vite que cette pratique reste marginale.
Le conservatisme français, pour tout ce qui touche aux arts de la table et leurs codes, demeure. De nombreux établissements seraient en difficulté sans les marges générées par la vente de vin avec des coefficients de 4 et plus.
Des restaurants s'appuient cependant sur cet usage pour dynamiser leurs jours creux.
Des applications comme Vinoresto vous permettent d'apporter votre bouteille dans les établissements avec lesquels existent un accord.
Un modèle verra forcément le jour car si les français aiment toujours le vin et la conversation, les restaurants ont besoin de clients.